Quel est le 10ème art ? Découverte du cinéma d'animation

Quand on demande "Quel est le 10ème art ?", la réponse qui revient le plus souvent est le cinéma d'animation. Cette classification découle d'une tradition française qui étend la liste des arts au-delà des huit arts classiques (architecture, sculpture, peinture, musique, poésie, danse, théâtre et cinéma). Le 9e art, c’est la bande dessinée une forme narrative mêlant texte et images dessinées, et le 10e art a été attribué à la cinéma d'animation un sous‑genre du cinéma qui raconte une histoire grâce à des images animées plutôt qu'avec des acteurs réels. Cet article démêle les origines du terme, les techniques qui le caractérisent, les studios les plus influents et son rôle dans la culture contemporaine.

En bref

• Le 10e art désigne le cinéma d'animation, né d'une classification française des arts.
• Il se distingue du cinéma live‑action par son processus de création (dessins, modèles 3D, stop‑motion).
• Pixar et Studio Ghibli sont des références majeures qui ont popularisé le genre mondialement.
• Les techniques varient : 2D traditionnelle, stop‑motion, 3D CGI (ex. Blender).
• Le 10e art influence d'autres médias, notamment le jeu vidéo un média interactif où les visuels animés sont au cœur du gameplay et la réalité virtuelle.

Origines de la numérotation des arts

Le système de numérotation remonte au XIXᵉ siècle, quand le critique français Charles Baudelaire a popularisé les sept arts classiques. Au XXᵉ siècle, le cinéma dérive le huitième art. En 1960, Félix Fénéon a proposé la bande dessinée comme neuvième art, idée reprise par le Royal Academy of Arts et d’autres institutions. Le terme "10ᵉ art" apparaît dans les revues spécialisées de la fin des années 1970, notamment grâce à l'animation japonaise qui montre que le mouvement peut être aussi narratif que le dessin statique.

Qu’est‑ce que le cinéma d’animation ?

Le cinéma d'animation combine art, technologie et storytelling. Chaque image, appelée "frame", est créée séparément et assemblée à une cadence de 24 images par seconde pour donner l'illusion du mouvement. Le résultat est une œuvre qui peut représenter l'imaginaire le plus fou, des créatures impossibles aux mondes totalement stylisés. Selon le Centre National du Cinéma et de l'Image Animée (CNC), plus de 70% des films d'animation français sont co‑produits avec des partenaires étrangers, preuve de la portée internationale du 10ᵉ art.

Techniques majeures d'animation

Trois grands courants dominent aujourd'hui :

• Animation 2D traditionnelle : dessins à la main, numérisés puis colorés. Exemple emblématique : Le Roi et l'Oiseau de Paul Grimault.
• Stop‑motion : manipulation d'objets physiques (poupées, pâte à modeler) image par image. Coraline de Henry Selick illustre parfaitement ce procédé.
• Animation 3D CGI : création d'objets virtuels dans un espace numérique. Les studios utilisent des logiciels comme Blender un logiciel libre de modélisation et d'animation 3D ou Autodesk Maya. Pixar a rendu le CGI populaire avec Toy Story (1995), premier long métrage entièrement généré par ordinateur.

Studios emblématiques du 10ᵉ art

Deux studios ont façonné la perception du public :

• Pixar Animation Studios un studio californien spécialisé dans l'animation 3D CGI, filiale de Disney depuis 2006. Ses films ont remporté 30 Oscars, dont 14 pour le meilleur film d'animation.
• Studio Ghibli un studio japonais fondé en 1985, connu pour ses récits poétiques et son animation 2D détaillée. Des classiques comme Mon voisin Totoro ou Princesse Mononoké ont influencé des générations de créateurs.

Ces deux entités montrent comment la diversité des styles (CGI vs. 2D) coexiste au sein du même art.

Animation vs. cinéma live‑action : tableau comparatif

Ce tableau montre que, même si les coûts peuvent être comparables, les processus diffèrent fortement. L'animation offre plus de liberté créative - on peut imaginer des mondes impossibles à filmer en réel.

Le 10ᵉ art et ses dérivés numériques

Le succès de l'animation a engendré de nouvelles formes d'expression. Le jeu vidéo un média interactif où les visuels animés sont au cœur du gameplay utilise les mêmes pipelines de modélisation 3D et de rendu que le cinéma d'animation. Des titres comme Journey ou Ori and the Blind Forest sont souvent qualifiés de "jeux cinématographiques".

Par ailleurs, la réalité virtuelle (VR) et la réalité augmentée (AR) intègrent des séquences animées pour immerger l'utilisateur. Des projets comme "The Blu" (VR) repoussent les frontières entre le spectateur et l'animateur, créant ainsi une expérience hybride qui pourrait devenir le 11ᵉ art.

Impact culturel et économique du 10ᵉ art

En 2023, le box‑office mondial de l'animation a dépassé 15milliards de dollars, soit 12% du total des recettes cinématographiques. En France, le CNC rapporte que 48% des salles projettent au moins un film d'animation chaque semaine, signe d'une forte affinité du public pour ce type d'œuvre.

Culturellement, l'animation a permis de raconter des histoires autrement taboues. Par exemple, Persepolis (animation 2D) traite du régime iranien avec une puissante honnêteté visuelle. De même, Waltz with Bashir (animation documentaire) explore la guerre du Liban, démontrant que le 10ᵉ art n'est pas limité au divertissement enfantin.

Les écoles d'art intègrent désormais des cours d'animation dès le secondaire. Selon l'UNESCO, plus de 120000 étudiants Européens suivent une formation en animation chaque année, soulignant l'importance croissante de ce domaine dans la création de contenu.

Comment se lancer dans le 10ᵉ art ?

Pour les curieux qui souhaitent toucher à l'animation, voici une petite feuille de route :

1. Choisir une technique : 2D (dessin à la main ou numérique), stop‑motion ou 3D CGI.
2. Apprendre les bases avec un logiciel gratuit (Blender pour la 3D, Krita ou OpenToonz pour la 2D).
3. Suivre un cours en ligne - des plateformes comme Coursera ou Udemy proposent des modules certifiés.
4. Créer un court projet de 30secondes, en se concentrant sur le storyboard.
5. Partager la création sur YouTube ou Vimeo, recueillir les retours, itérer.

En suivant ces étapes, on comprend vite que l'animation, c’est avant tout raconter, pas seulement dessiner.

Foire aux questions

Pourquoi le cinéma d'animation est‑il appelé le 10ᵉ art?

La numérotation des arts a été étendue au 20ᵉ siècle pour inclure les formes culturelles émergentes. Après la bande dessinée (9ᵉ art), les critiques ont désigné le cinéma d'animation comme le 10ᵉ art parce qu’il combine le visuel du dessin avec la narration cinématographique, créant ainsi un nouveau moyen d’expression artistique.

Quelle différence entre animation 2D et 3D?

L'animation 2D utilise des images plates, souvent dessinées à la main ou vectorisées, tandis que la 3D crée des modèles numériques dans un espace tridimensionnel, permettant des mouvements de caméra et des effets de lumière plus réalistes. La 2D privilégie le style artistique, la 3D se focalise sur le réalisme et la flexibilité du rendu.

Le 10ᵉ art influence‑t‑il les autres médias?

Oui. Les techniques d'animation sont à la base du développement de jeux vidéo, des effets spéciaux au cinéma live‑action et même de la réalité virtuelle. De nombreux jeux utilisent des moteurs d'animation 3D (comme Unity ou Unreal Engine) qui proviennent directement du domaine de l'animation.

Quel est le coût moyen d’un film d’animation?

Le budget varie largement. Un film d'animation grand public américain coûte entre 70et200millions de dollars. En Europe, les productions sont souvent plus modestes, avec des budgets de 20à80millions d’euros, mais la créativité compense parfois le manque de moyens financiers.

Comment débuter sans argent dans l’animation?

Commencer avec des logiciels libres comme Blender (3D) ou OpenToonz (2D) permet de travailler sans investissement. De nombreuses ressources pédagogiques gratuites existent sur YouTube, les forums spécialisés et les MOOCs. L’important est de pratiquer régulièrement et de créer de petits projets pour bâtir un portfolio.